The Queen

 

Un film de Stephen Frears

 

Avec Helen Mirren, Michael Sheen, James Cromwell, Sylvia Syms, Alex Jennings…

 

 

Stephen Frears, sujet de sa majesté, a décidé avec The Queen, de se pencher sur la royauté britannique et sa réaction après la mort de la princesse du peuple, Lady Diana, en 1997.

Sujet très intéressant car la mort de l’ex-princesse et les réactions de la couronne ont fait coulé beaucoup d’encre à l’époque.

 

A travers ce sujet, Frears se projette à la place de la reine elle-même, Elizabeth II, qui avait semble-t-il peu à faire du cas de Lady Di, si ce n’est pour ces petits fils.

 

Le cinéma français est peu coutumier de ce cinéma « politique » et contemporain, même si cette tendance tend à disparaître avec les années.

 

En s’intéressant à l’intimité de la famille royale, à travers une reconstitution des évènements très précise et reconnue juste par certains des protagonistes, Frears donne une lecture nouvelle de la famille royale et d’une histoire qui enflamma le royaume il y a presque 10 ans.

 

Rappel des faits : le 31 août 1997, Lady Di, ex-femme du prince Charles, et mère de William et Harry, l’un des futurs rois d’Angleterre, décède dans un accident de la route à Paris, sous le Pont de l’Alma. Le choc est grand pour le royaume britannique, où l’ex-princesse était admirée de tous pour son dévouement, son charme et son engagement dans diverses causes humanitaires.

 

Alors que les sujets de sa majesté commencent à porter le deuil de la princesse, la reine et sa famille, en villégiature à Balmoral, sur leurs terres, décident d’y rester, malgré la demande de Tony Blair, nouveau premier ministre, qui se veut en ce début de mandat ambitieux et proche du peuple.

 

Beaucoup de codes échapperont au spectateur français, peu enclin à comprendre toutes les subtilités de la monarchie, mais le portrait de la reine Elizabeth est tout simplement remarquable, une femme décidée, une grand-mère compréhensive, un personnage sans détours ni faux-semblants, qu’y n’est jamais glorifié ou condamné par Stephen Frears, qui prend le parti de mettre de la distance avec l’opinion public pour mieux dépeindre cette femme, ce symbole de la couronne.

 

Helen Mirren habite son personnage, et son jeu est exceptionnel. Frears tourne sa fiction comme un documentaire, de manière linéaire, alternant les points de vue des différents acteurs de l’histoire, des conseillers de la reine, de Tony Blair, protecteur malgré lui de la couronne et de la monarchie britannique (brillant Michael Sheen).

 

Sans verser dans le brûlot ni la contemplation béate, Frears signe un film certes confidentiel, qui ne trouvera guère écho au-delà du royaume, mais respectueux et réussi.

 

A voir pour la composition d’Helen Mirren et pour un autre regard sur l’histoire de la mort de Lady Di.

 

Arnaud Meunier

12/11/2006